Chine : la prostitution à tous les coins de rues
Chine : la prostitution à tous les coins de rues
Quelle est l'industrie la plus florissante de Chine ? Les téléphones portables ? Les composants informatiques ? Les jouets ? Le dernier ne serait pas très loin de la réalité, mais si l'on utilise le mot "jouet" dans un autre sens que celui traditionnellement utilisé... appelons les alors plutôt "les objets de jeu", oui car c'est bien de prostitution que nous allons parler. Il est presque impossible de marcher dix minutes dans une grande ville chinoise sans être harassé de propositions sexuelles. Les prostituées travaillent dans presque tous les hôtels, et sont même employées par ces hôtels, même par des hôtels appartenant au gouvernement. Elles travaillent dans les rues, dans les clubs, dans les saunas, chez les coiffeurs et dans les salons de thé. Elles sont même parfois les seules employées de ces échoppes et se retrouvent à tous les échelons de la société, pour viser tous les types de clients, du plus pauvre, au plus riche.
Les chiffres de la prostitution varient, les statistiques officielles les estiment à 3 millions, un rapport du gouvernement américain les situe à 10 millions, et un économiste chinois, Yang Fan, indique qu’ils les considèrent aux alentours de 20 millions, rapportant au pays 6% de son produit intérieur brut. Après la première surprise passée, le chiffre de 20 millions ne semble pas si effrayant, il faut bien se rappeler que la prostitution, monnaie courante sous les empereurs, ne fut plus officiellement autorisée pendant des décennies de manichéisme communiste avant de refleurir avec les appels à l'enrichissement personnel de Deng Xiaoping. Ce phénomène prenant de l'ampleur rapidement soulève pas mal de questions, au sein des associations de défense des droits de la femme, du département de la santé publique ... et également auprès de la police qui y voit le nid du crime organisé.
Le problème de la loi c'est que quand elle n'est pas respectée, elle ne sert à rien. L'existence de ces millions de prostituée va à l'encontre même du code légal chinois, qui bannit normalement les activités de groupes criminels organisés et les activités de prostitution, en défendant les citoyens contre toute activité visant à les vulnérabiliser et à les marginaliser. Peut-être que le problème majeur de la prostitution en Chine se trouve là, comment elle a réussi à s'étendre sans que personne "n'y prête (réellement) attention". Un officiel chinois se confessait récemment à nos confrères du Herald Tribune : «Je lis souvent la presse étrangère et c'est comme cela que j'appends ce qui se passe réellement dans mon pays... les journaux locaux ne parlent pas de cela ... ».
Généralement invisible dans une société policière, deux types de prostitution ont fait leur chemin dans la conscience nationale chinoise depuis quelques semaines, et l'écho qui s'en fait depuis divise les opinions.
A la fin du mois de novembre 2006, des officiels de Shenzhen -la ville champignon du sud- eurent la bonne idée de revenir aux pratiques d'antan, à savoir chasser la corruption et la prostitution. Le gouvernement de Shenzhen a alors utilisé les médias pour montrer ce que beaucoup découvrirent alors: Shenzhen était une plaque tournante de l'industrie sexuelle en Asie du Sud-Est ... une information qui n'a pas fait d'effet dans le reste de l'Asie et du monde, où tout le monde le savait. Pour tenter de prouver aux citoyens de la ville et de Chine que Shenzhen était désormais redevenue "clean", la police a fait s'habiller plusieurs douzaines de prostituées en jaune et les ont fait parader publiquement, comme les criminels sous les empereurs, afin qu'elles soient conspuées par la foule en délire, composée peut-être de clients trop honteux pour l'avouer.
Quelques semaines avant, alors qu'un scandale de corruption secouait Shanghaï, les lecteurs de certains journaux nationaux, purent lire des articles relatant les frasques sexuelles de quelques hauts dignitaires du parti de la ville, dont Chen Liangyu qui confessait avoir au moins 11 maitresses. Ces "maitresses" étaient des filles travaillant dans des endroits huppés de la capitale économique, et où Chen se rendait quelques fois pour passer une heure avec une fille dans un sauna ou une nuit dans un hôtel avec une autre. Ces filles, qui arrivent à cumuler deux ou trois "amants" réguliers comme Chen, dans la haute société bourgeoises de Chine peuvent ensuite se créer une rente mensuelle assez honorable.
Suivant ces révélations, des blogs et des forums sur Internet se sont emparés de l'affaire, tentant de révéler le plus possible tous les détails croustillants des affaires, indiquant que certains politiciens avaient des femmes un peu partout autour du pays, une révélation qui n'est pas nouvelle, soit dit en passant. Commune en Asie, elle est même très rependue en Afrique, où le champion des nombreuses "épouses" dispersées dans le pays, fut sans conteste l'ancien Président du Zaïre (désormais République Démocratique du Congo), Mobutu Sese Seko, qui avait une épouse officielle, et des dizaines d'autres à travers le Zaïre dont la sœur jumelle de son épouse.
La classe dirigeante chinoise aurait quelque fois des envies à la Mobutu. Selon des rapports de presse, le dirigeant du Bureau de Construction de la province du Jiangsu, Xu Qiyao, arrêté en 2000, aurait confessé 100 maitresses, dont une mère et sa fille. Lin Longfei, l'ancien secrétaire du Parti du comté de Zhouning dans la province du Fujian, aurait quant à lui entretenu 22 maitresses en même temps, comme un harem, et aurait organisé un grand banquet pour elles en mai 2002.
De haut vol ou dans de sordides endroits, la prostitution reste une dégradation pour toute les femmes, mais plus qu'ailleurs, le commerce de la prostitution reste silencieux en Chine, de peur de répressions, de récupérations.
Teresa M.Bentor
Sources Chine Informations
Posté par Adriana Evangelizt