Le Muséum se pique de faire comprendre les mouches

Publié le par Adriana Evangelizt

Le Muséum se pique de faire comprendre les mouches



Des mouches exposées au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, le 19 mars 2007

Quelle mouche a donc piqué le Muséum national d'histoire naturelle ? La vénérable institution parisienne consacre sa nouvelle exposition à cette créature velue, piqueuse, agaçante et dégoûtante.

Des mouches, le grand public ne connaît généralement que quelques variétés, alors qu'on estime à 134.000 le nombre total d'espèces de mouches, moustiques et moucherons vivant sur Terre. Ces diptères ("insectes à deux ailes") représentent jusqu'à un cinquième des espèces animales existantes.

Pour s'en convaincre, il suffit de visiter les réserves du Muséum, certes vieillottes mais comptant parmi les plus riches du monde. Y sont conservés trois millions de spécimens, soigneusement classés, étiquetés et piqués au fond de boîtes, elles-même rangées sur des dizaines de mètres de rayonnages.

Là, toute la diversité du genre apparaît : il y a la mouche verte (dont les asticots servent à nettoyer les plaies), la mouche de la truffe (qui permet de repérer le précieux champignon), la mouche bleue (qui sert au criminologue à dater la mort d'un cadavre), la mouche tsé-tsé (qui transmet la maladie du sommeil) ou la drosophile (devenue un outil indispensable aux généticiens).

Certains moucherons ne dépassent pas une tête d'épingle. Les Pantophtalmidae mesurent, elles, jusqu'à 6 centimètres de long pour 8 centimètres d'envergure.

Les mouches ont colonisé la planète entière, des déserts aux montagnes. Certaines, inoffensives, se déguisent en insectes piqueurs. D'autres infligent de douloureuses morsures, comme ces minuscules Ceratopogonidae qui rendirent un temps la vie impossible aux habitants du 16ème arrondissement parisien.





Des mouches exposées au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, le 19 mars 2007

Mouches, moustiques et moucherons sont les vecteurs de nombreuses maladies, du paludisme à la dengue et au chikungunya, en passant par les myiases (certains asticots se nourrissent de la chair de personnes affaiblies...).

Les collections du Muséum contiennent nombre d'holotypes, le spécimen étalon à partir duquel a été décrite une espèce nouvelle. "A chaque fois qu'il y a un litige, lors de la découverte d'une nouvelle espèce, il faut aller se référer à l'holotype", explique le chercheur Christophe Daugeron, lors d'une présentation à la presse des recherches menées au Muséum sur les diptères.

La détermination des espèces se fait encore le plus souvent selon des critères morphologiques. L'examen de l'appareil génital des mâles se révèle souvent la méthode la plus rapide d'identification, relève-t-il.

Le comportement des mouches fascine les chercheurs. Avant l'accouplement, les mâles de certaines Empididae offrent ainsi à leurs femelles une proie, parfois enveloppée de soie. D'autres se battent à la manière de cerfs.

Les origines des collections du Muséum remontent au 18e siècle, avec les fonds Macquart et Meigen. Mais il a fallu attendre la première moitié du 20e siècle pour que ces collections soient structurées, sous l'impulsion du grand entomologiste Eugène Séguy, auquel l'exposition rend hommage.

Certaines collections présentent surtout un intérêt historique. Ainsi la collection Bazin, minutieusement compilée par le père du romancier, qui trouvait ainsi moyen d'échapper à sa terrible épouse Folcoche.

Destinée à un large public, l'exposition "Mouches" a déjà été présentée à Neufchâtel (Suisse) et à Luxembourg. On pourra y traverser un tunnel dont les parois de tulle emprisonnent des milliers de mouches. Ou regarder un "mouchomaton" : les mimiques de personnes enfermées dans un bocal de verre avec des mouches. L'exposition s'ouvre mercredi et durera jusqu'au 3 septembre.


Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt


Publié dans Mes Amis les bêtes

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