L'océan austral, une couronne d'eau et de vent

Publié le par Adriana Evangelizt

L'océan Austral, une couronne d'eau et de vent

autour de l'Antarctique

Iceberg dans l'océan glacial Antarctique

 

Battu par les vents les plus violents de la planète, l'océan Austral, ou océan Glacial Antarctique, forme autour du grand continent blanc une barrière restée infranchissable jusqu'au milieu du XIXe siècle.

Pouvant atteindre des profondeurs abyssales de plus de 7.000 m, ce vaste courant circumpolaire est un véritable tapis roulant aquatique de 200 à 1.000 km de large et de 24.000 km de long : 20% de la surface des océans. Il tourne d'ouest en met trois ans pour faire le tour de l'Antarctique.

Quatrième océan par sa surface (20.327.000 km²), il est au contact des eaux de l'Atlantique, du Pacifique et de l'océan Indien. 17.968 km de côtes le baignent.

Cet océan "jeune" s'est créé lors de la séparation de l'Amérique du Sud et de l'Antarctique il y a quelque 30 millions d'années lorsque Gondwana (l'ancien supercontinent du sud qui incluait aussi les terres qui forment aujourd'hui l'Australie et l'Inde) a fini de se disloquer.

Espace libre, sa surface n'oppose aucune résistance aux vents qui le balaient à des vitesses moyennes atteignant "souvent 90 à 100 km/h et en rafale plus de 150 km/h, voire 180 km/h", précise Patrick Galois, prévisionniste à Météo-France. "Cela explique l'impressionnant effet sonore provoqué par ces vents, surnommés par les marins les 40èmes rugissants et les 50èmes hurlants".

En raison de cette zone ouverte, presque sans îles, la mer n'est pas arrêtée par les zones continentales et peut produire des vagues gigantesques dépassant 30 m de hauteur, les "vagues scélérates" redoutées des navigateurs, décrites par Jules Dumont d'Urville lorsqu'il atteignit la Terre Adélie en 1840.

Vents et vagues, ajoutées au froid et à la navigation périlleuse du fait d'icebergs, ont empêché longtemps d'atteindre ces régions.

Les eaux sont très froides, entre -2°C et 10°C. Les changements de température se font par à-coups, par le passage de "fronts" ("subantarctique", "polaire"...), sorte de frontières entre régions de salinité, températures et concentration de nutriments différentes.

"Près de l'Antarctique, la zone est très riche", note Philippe Koubbi, professeur en écologie marine à l'Université du littoral de la côte d'Opale, qui se rend à Dumont d'Urville pour poursuivre ses recherches.

"Le krill (petites crevettes) est l'espèce la plus évidente, mais il y a également des poissons pélagiques comme la légine (très recherchée pour sa chair blanche et fondante) et des invertébrés basiques (grosses éponges...)". Une faune très originale, souligne-t-il : "Au fond de l'océan, les espèces sont endémiques (particulières à la zone) à 90 % pour les poissons".

Rien d'étonnant que cette faune variée, incluant aussi baleines et phoques, ait provoqué dès le XVIIIe siècle d'immenses convoitises auprès des marins.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt


Publié dans Arctique-Antarctique

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