Les animaux de la base Dumont d'Urville

Publié le par Adriana Evangelizt

On se demande franchement si l'on ne va pas émigrer en Antarctique... loin de la fureur et de  la folie. Ici, on sature. Quand on voit les nouvelles du monde avec toujours plus de guerres, toujours plus de crimes, toujours plus de sang, on aspire à un  monde de paix, loin de tout...

Manchots, pétrels, skuas, phoques...

les animaux de la base Dumont d'Urville

Photo récente de manchots dans la base française de Dumont d'Urville en Antarctique

Le comité d'accueil, en ce mois de janvier à Dumont d'Urville, est vêtu d'un habit à queue de pie: le manchot Adélie est partout, jetant des cris rauques et se dandinant maladroitement sans se préoccuper des intrus, les scientifiques de la base antarctique français.

"Avec leur plumage noir, leur soutane (...) et leur plastron blanc, ils réalisent l'étonnante synthèse d'un curé nain d'opérette et d'un garçon de café miniature", écrivait dans ses carnets l'explorateur français Mario Marret lors de son hivernage en 1952.

De petite taille - 75 cm de haut et 5 kg en moyenne - il occupe le terrain avec 44.000 couples à Dumont d'Urville, en l'absence du manchot empereur, beaucoup plus grand (1,20 m environ et jusqu'à 40 kg), dont les 2.700 couples sont partis pêcher au large pendant l'été austral, avant de revenir pondre et couver sur la banquise.

Impossible d'échapper à l'Adélie, qui se repose sur rochers ou glace, plonge, ou jaillit de l'eau sur la banquise, "un peu à la manière dont un noyau d'olive jaillit des doigts quand on le presse", notait Mario Marret.

Mais il existe autour de Dumont d'Urville, outre les manchots, six autres espèces d'oiseaux de mer étonnants, qui hantent les rochers dépourvus de neige, les "nunataks", proches de la base.

"Nous disposons du plus vaste poulailler du monde", remarquait d'ailleurs Mario Marret, dont l'équipe se nourrissait à l'époque d'oiseaux et d'oeufs trouvés sur place.

Le plus gros de ces volatile est le pétrel géant, dont 12 couples nichent en Terre Adélie, selon Samuel Blanc qui a fait le décompte pour le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Chizé (Deux-Sèvres, centre-ouest). Ses ailes de deux mètres d'envergure lui permettent de survoler l'océan pendant des jours pour se nourrir de proies vivantes, comme de charognes. Irritable, il projette un jet d'huile stomacale nauséabonde lorsqu'il se sent menacé, ce qui lui a valu le surnom de "puant".

Le damier du cap et trois autres pétrels - de Wilson, des neiges et fulmar - viennent nicher près de la base. Le pétrel de Wilson, d'une quarantaine de centimètres d'envergure, ne pèse que 30 à 60 grammes, alors que le fulmar antarctique peut avoir une envergure de 1,3 m et peser un kilogramme.

A côté des colonies de manchots niche leur principal prédateur, le skua (40 couples). Il se nourrit d'oeufs et de jeunes manchots, mais peut aussi manger du krill et des petits poissons. Il a la particularité de pondre deux oeufs, mais de n'élever que le premier oisillon sorti de l'oeuf.

Si les oiseaux sont les principaux habitants de la Terre Adélie, il n'est pas rare d'apercevoir aussi sur la glace quelques phoques de Weddell, des phoques crabiers ou les redoutables phoques léopards.

Photo récente d'un phoque près de la base française Dumont d'Urville en Antarctique

Le phoque de Weddell, le plus nombreux, vit sur la banquise toute l'année, raconte Jean-Benoît Charrassin, du Muséum national d'histoire naturelle. Il ne s'éloigne pas de la côte - à peine 100 km - et peut plonger à 400 m pour pêcher poissons, calmars ou petits crustacés.

Ce mammifère, qui peut atteindre 600 kg pour une femelle pleine, nager à 2m/s et rester 30 minutes en immersion, est encore mal connu. Jean-Benoît Charrassin doit ainsi en équiper six avec une balise Argos-GPS, avant mars, pour déterminer avec plus de précision le chemin qu'ils parcourent, la profondeur à laquelle ils plongent, etc.

Le léopard de mer, lui, dispose d'une denture énorme. En embuscade sous la glace, il s'attaque aux manchots et aux phoques jeunes, ne leur laissant aucune chance.

Dans ce véritable paradis terrestre polaire, les seuls prédateurs sont les animaux entre eux. L'homme, lui, se limite à observer sans être craint par la faune qui a colonisé ce bout de côte antarctique.

Sources AFP

Posté par
Adriana Evangelizt

Publié dans Arctique-Antarctique

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