Ecologie: science ou propagande?

Publié le par Adriana Evangelizt

Excellente analyse qui prouve combien les lobbes pétroliers faussent les études sur le réchauffement climatique. Ils subventionnent des think-tank visant à contredire les chercheurs afin de continuer leur business pétrolifère et s'enrichir sur le dos de la planète. Des monstres.

 

Science et pouvoir

Ecologie: science ou propagande?

par Frank Furet

 

 

Dans son dernier roman State of Fear, Michael Crichton, auteur de best-sellers, estime que le réchauffement de la planète est une fable montée par les lobbies écologistes s’appuyant sur la peur ancestrale du cataclysme. Pour lui, le niveau des mers ne monte pas : si certains glaciers fondent, d’autres se développent. Comme dans ses autres livres, Crichton argumente avec des graphiques et des références scientifiques précises assenées par un professeur au MIT, personnage central de ce thriller climatique. Mais cette prise de position - qui dénonce aussi la crédulité des médias - a suscité de violents débats sur Internet, où ses thèses sont démontées point par point.

Michael Crichton

Michael Crichton est connu pour des roman à saveur scientifique qui ont été des succès internationaux -en plus d'avoir souvent donné lieu à des films: Le Virus Andromède, Le Parc Jurassique, The Terminal Man... Il est également le créateur de la série télévisée ER (Emergency Room). Avec "State of fear" , il est en train de faire un tabac; il s'agit d'une histoire où des « écoterroristes » provoquant tremblements de terre et tsunamis afin de profiter d’un pseudo-réchauffement de la terre et entretenir des craintes totalement injustifiées sur le changement climatique planétaire. Le récit suit le chef d'un groupe écologiste qui se lance dans l'action terroriste afin d'attirer l'attention sur le réchauffement. Mais le récit a aussi pour fil conducteur un message: le réchauffement est une fiction, qui ne s'appuie sur aucune donnée scientifique solide. Il dépeint donc les méfaits de la politisation de la recherche scientifique par certains groupes environnementalistes. Pour lui, le protocole de Kyoto, non signé par les états-Unis, est une œuvre de fiction, une sorte de complot communisto-gauchiste ...

Pour Crichton, le réchauffement est un mythe

A la BBC l'auteur a expliqué que les données sur le réchauffement qu'il a trouvées ne l'ont pas "impressionné" et que le traitement qu'en ont fait les environnementalistes l'a "déçu"."Par la force des choses, les prévisions sur le réchauffement s'appuient sur des simulations informatiques, puisque personne n'a encore inventé de machine à voyager dans le temps. Or, explique Crichton, "je ne crois pas aux simulations informatiques. Les gens me disent : Oh, à présent, vous êtes d'accord avec le Président Bush. Je le suis, mais seulement par accident"

Crichton déclare devant un public tout acquis à sa cause : « J'ai consacré toutes ces dernières années à étudier à la loupe les questions environnementales, et plus particulièrement le réchauffement planétaire et j'ai été profondément troublé par ce que j'ai découvert, surtout parce que les preuves avancées sur un grand nombre de questions écologiques présentent, à mon sens, des failles scandaleuses et manquent de fondement ». Après quoi, il a essayé de démonter une étude de 1998 sur l'évolution historique des températures, contre laquelle les conservateurs avaient déjà maintes fois choisi de cibler leurs attaques.

Il a cité en exemple les conclusions des travaux du chercheur américain Michael Mann, qui montraient un réchauffement du climat avec le début de l'ère industrielle après une longue période de températures stables depuis l'an mille, et qui se sont finalement avérées totalement erronées. Dans cette étude alarmiste, pièce centrale du troisième rapport de l'Onu de 2001 sur le climat, Michael Mann avait notamment omis la période du Moyen-Age, beaucoup plus chaude qu'aujourd'hui, a souligné M. Crichton. "Ces critiques ne signifient pas qu'il ne faut pas prendre au sérieux le changement climatique mais qu'il est important de concentrer nos efforts sur la science du climat pour apporter des réponses fondées sur des jugements scientifiques indépendants aux responsables politiques", a-t-il insisté.

Pour William Gray, un météorologue et professeur à l'université du Colorado (ouest), tous les modèles climatiques avancés jusqu'à présent montrant un réchauffement du climat dû aux émissions produites par les activités humaines "sont fondées sur des hypothèse erronées". "Comment peut-on prendre au sérieux des modèles (informatiques) d'évolution du climat sur les 50 à 100 prochaines années alors qu'actuellement nous pouvons seulement faire des prévisions météorologiques une semaine voire dix jours à l'avance au maximum", s'est interrogé ce climatologue devant les sénateurs.

Une politisation du débat aux USA?

Malgré son scénario fantaisiste, Crichton a été accueilli comme un expert par les conseillers politiques bon chic bon genre qui se pressaient ce jour-là dans les élégants salons du centre de conférences Wohlstetter de l'American Enterprise Institute for Public Policy Research (AEI). Dans son discours de présentation, Christopher DeMuth, président de l'AEI et ancien responsable du budget de Reagan, a félicité le romancier d'avoir ainsi réussi à mettre « les données scientifiques les plus sérieuses à la portée d'un public populaire, à travers un récit palpitant ». La conférence était organisée sur le thème : « Quelle politique scientifique pour le XXIème siècle ».

Plusieurs scientifiques, dont lui-même, ont donc plaidé au Congrès américain en faveur de la dépolitisation du débat sur le réchauffement climatique et de l'adoption d'une approche dictée exclusivement par la rigueur scientifique.
"Quand la politique prend le pas sur le résultat scientifique, cela signifie le plus souvent l'abandon du principe premier de la vérification indépendante", a expliqué l'écrivain Michael Crichton, médecin de formation, devant la commission de l'Environnement du Sénat.

David Sandalow, expert de l'environnement à la Brookings Institution, a dénoncé la politisation du réchauffement climatique par l'administration républicaine de George W. Bush.
Celle-ci met en doute la responsabilité de l'activité humaine dans ce phénomène et le président Bush a refusé de signé le protocole de Kyoto sur la réduction volontaire des gaz carboniques.

M. Sandalow a rappelé la lettre en 2004 de plus de 4.000 scientifiques, dont 48 lauréats du prix Nobel, dénonçant "la manipulation du processus par lequel la science entre dans les décisions du gouvernement fédéral". Parmi ces exemples, il a cité la modification imposée en 2003 par la Maison Blanche à des conclusions d'un rapport sur le changement climatique de l'EPA, l'agence fédérale de l'environnement.

"Il y a de nombreux indices montrant que les émissions à effet de serre produites par l'activité humaine pourraient provoquer des cyclones de grande puissance", a poursuivi l'expert de la Brookings devant le Sénat, citant deux études d'experts reconnus publiées récemment.
"Nous devrions nous montrer plus responsables face aux risques présentés par le réchauffement climatique et tenter d'y répondre en améliorant nos connaissances scientifiques afin d'élaborer des politiques adéquates", a-t-il ajouté.

Le débat sur le réchauffement planétaire se déplace au Congrès américain. Un élu "enviro-sceptique" exige l'ensemble des dossiers financiers de trois experts du réchauffement qu'il accuse d'être biaisés.

C'est que les nuances ne suffisent pas pour les enviro-sceptiques. Là où d'aucuns voient des nuances, eux voient une porte par laquelle s'engouffrer.

Et c'est dans cette perspective qu'à la fin-juin, le représentant républicain Joe Barton, qui est aussi président du Comité de la Chambre sur l'énergie et le commerce, a envoyé une lettre aux trois chercheurs mentionnés ci-haut.

Qui veut trouver quoi?

Les demandes surviennent certes dans un contexte où la communauté scientifique elle-même admet qu'il lui faut se doter de normes plus strictes sur les conflits d'intérê t: dans le domaine médical en particulier, de plus en plus de revues, comme le New England Journal of Medicine, exigent que soient mentionnées les sources de financement des études publiées.
Mais ces nouvelles normes valent pour tout le monde. Ce qui n'est pas le cas du Comité du congrès : celui-ci ne semble pas intéressé à scruter avec la même attention l'implication de la multinationale pétrolière ExxonMobil : dans son édition de mai, le magazine américain Mother Jones révélait que celle-ci avait dépensé, entre 2000 et 2003, huit millions de dollars pour financer 40 "détracteurs" du réchauffement planétaire.

Ces groupes (de chercheurs, de commentateurs, et même un journaliste, Steven Milloy), "tentent d'ébranler le large consensus sur le réchauffement planétaire à travers une campagne de désinformation utilisant des "rapports" conçus pour avoir l'allure d'un contre-argument aux études révisées".

Des scientifiques ont réagi au ton agressif de la lettre du représentant républicain, la qualifiant de tentative d'intimidation. Thomas Crowley, de l'Université Duke, dont les modélisations climatiques appuient celles des trois chercheurs sur la sellette, se demande jusqu'où de telles exigences pourraient aller : "par exemple, il pourrait être demandé aux paléontologues et aux biologistes moléculaires appuyant l'évolution toutes leurs données et tous leurs fichiers", écrit-il dans le bulletin de l'Union géophysique américaine. L'Association américaine pour l'avancement des sciences (AAAS), le nouveau président de la National Academy of Sciences et quelques autres ont, plus tôt ce mois-ci, donné leur appui aux trois scientifiques visés.

A l'inverse, un des rares scientifiques à se mettre en valeur dans le clan des enviro-sceptiques, Myron Ebell, du Competitiveness Enterprise Institute, appuie le représentant Joe Barton : "nous avons toujours voulu mettre cette science en procès", se réjouit-il en entrevue à la BBC. Ce qu'il ne dit pas, et que révèle le dossier de Mother Jones, c'est que, des 40 groupes financés par ExxonMobil, le Competitiveness Enterprise Institute est celui qui a reçu la plus grosse somme (1 400 000$).

Un rapport réécrit?

Ca ne suffit pas à la Maison-Blanche de nier la gravité du réchauffement planétaire. Voilà qu'un haut fonctionnaire de l'administration Bush est accusé d'avoir "réécrit" un rapport pour le rendre plus favorable aux vues du président.

Philip Cooney est, à la Maison-Blanche, le responsable du Conseil de la qualité environnementale, dont la tâche est de rédiger et de promouvoir les positions du président et de ses ministres sur les questions environnementales. Avant d'atterrir à ce poste "vert", Philip Cooney était un lobbyiste... de l'industrie pétrolière.

Le New York Times a rapporté que M. Cooney, avec sa formation d'avocat et sans aucune expérience en science, aurait, à des dizaines de reprises en 2002 et 2003, retiré ou "ajusté" des résumés de recherches sur le climat, résumés pourtant déjà approuvés par des scientifiques du gouvernement.

Les "corrections" visaient évidemment à atténuer les liens entre le réchauffement et les émissions polluantes.

Circulez, y'a rien à voir...

Près de deux ans plus tard, la communauté scientifique américaine commence à protester contre l'ingérence politique. Simultanément, à la mi-janvier, les revues américaines Science et The New England Journal of Medicine ont publié chacune un éditorial dénonçant les règlementations que se propose d'adopter l'administration Bush.

Ces règlementations auraient notamment pour but de hausser la barre avant qu'une étude ne puisse être publiée. Le NEJM donne en exemple une recherche de 16 ans sur la pollution dans six villes américaines, qui conclut que le taux de mortalité par maladies cardiopulmonaires est de 26% supérieur entre la ville la plus polluée (Stubenville, Ohio) et la moins polluée. Le 8 janvier, le NEJM a publié une "validation" de cette étude, tel que demandé par l'Agence américaine de protection de l'environnement et l'industrie. Et tel qu'il le sera demandé par la nouvelle réglementation pour toute étude de ce genre.

Or, écrit l'éditorialiste, il serait irréaliste d'espérer soumettre toutes les études scientifiques à cette forme de contre-analyse. D'autant qu'on ne voit pas quels problèmes cette contre-analyse est censée résoudre.

Tout laisse croire que ces nouvelles règlementations sont "politiquement motivées": ainsi, on pourrait de cette façon empêcher, ou à tout le moins retarder, la publication de bien ces études qui vont à l'encontre des politiques de l'administration américaine. Celles qui parlent de l'impact des gaz à effet de serre, du réchauffement planétaire, ou de la progression du sida.

Et ce, tout en créant de l'emplois dans le "secteur" des réviseurs d'études scientifiques...

Steven Milloy

Steven Milloy est affilié à l'Institut Cato, un groupe de réflexion identifié à la droite conservatrice, et chroniqueur au quotidien Washington Times, un journal également identifié à la droite conservatrice. Dans sa chronique du 13 novembre, c'est tout le rapport Arctic Climate Impact Assessment qui passe à la moulinette. Il qualifie les 250 scientifiques d'une dizaine de pays  de ce groupe international de "chercheurs", avec les guillemets, manière de suggérer aux lecteurs qu'ils ont peu de crédibilité ; l'accent est mis sur les tableaux qui, au sein même du rapport international, montrent une fluctuation des températures tout au long du siècle -manière de dire qu'il n'y a pas réchauffement, mais seulement des hauts et des bas naturels; mais le chroniqueur ne pipe mot de la fonte de plus en plus rapide des glaces polaires.

Le Washington Times et l'Institut Cato sont des partisans indéfectibles du président George W. Bush.


Les mensonges du lobby Exxon

Une quarantaine de groupes de pression et de think tanks s'évertuent à présenter le réchauffement climatique comme un canular ou une manipulation. Ils ont tous un point commun, celui d'émarger chez ExxonMobil (plus connus en France sous Esso ou Mobil), première compagnie pétrolière du monde.

Pratiquement toute la communauté scientifique s'accorde à dire que les gaz à effet de serre d'origine humaine sont responsables d'une hausse des températures moyennes du globe. Ce que les think tanks s'emploient démentir par une campagne de désinformation exploitant des « rapports » contradictoires qui cherchent à se donner toutes les apparences du sérieux. Ces think tanks assurent par ailleurs une couverture intellectuelle à ceux qui refusent de se rendre aux conclusions de la science la plus sérieuse qui soit actuellement ; ils offrent des munitions aux législateurs conservateurs comme James Inhofe, sénateur républicain et président de la commission sénatoriale de l'Environnement et des Travaux publics, qui qualifie le réchauffement climatique de « canular ».

Cet effort concerté reflète les convictions des conservateurs les plus farouchement attachés au libéralisme économique, et donc opposés à toute réglementation contraignante. Mais un autre facteur est en jeu : ces groupes de réflexion sont financés par ExxonMobil, la première compagnie pétrolière du monde. Mother Jones a recensé une quarantaine d'organisations financées par ce groupe pétrolier qui ont cherché à saper les résultats scientifiques généralement admis sur le changement climatique planétaire, ou bien entretiennent des liens avec des scientifiques « sceptiques ». La liste compte également des organes quasi journalistiques comme Techcentralsation.com (un site proposant « des informations, des analyses, des recherches, et des commentaires », auquel ExxonMobil a versé 95 000 dollars en 2005), un journaliste de FoxNews.com, et même des groupes religieux et des mouvements des droits civiques. A elles toutes, ces organisations ont encaissées plus de 8 millions de dollars entre 2000 et 2003.

Dans son rapport de mécénat, ExxonMobil explique soutenir des groupes de réflexion sur les politiques gouvernementales « dont la vocation est de rechercher des solutions libérales aux problèmes de politique ». Ce que l'entreprise ne dit pas, c'est que beaucoup de ces groupes remettent en cause non seulement le protocole de Kyoto ou la loi McCain-Libermann [qui propose un mécanisme de réduction des émissions de gaz à effet de serre] pour des raisons économiques, mais aussi les études scientifiques portant sur le changement climatique.

Les dépenses qu'ExxonMobil consacre aux groupes de réflexion sont sans commune mesure avec son budget du lobbying - 55 millions de dollars au cours des six dernières années, selon le centre pour la transparence publique. Et ni l'un ni l'autre de ces chiffres n'entame beaucoup le bénéfice net de la compagnie - qui a engrangé 25,3 milliards de dollars l'année dernière. Mais ce « lobbying d'idées » peut sensiblement influencer les politiques gouvernementales.

Par exemple, les attaques des amis d'ExxonMobil contre l'Evaluation de l'impact des changements climatiques dans l'Arctique (ACIA). Publiée en novembre dernier, cette étude internationale de référence a mobilisé quelques 300 chercheurs pendant quatre ans. Commanditée par le conseil arctique (forum international où les Etats-Unis sont représentés), elle relève notamment que l'Arctique est en train de se réchauffer « presque deux fois plus vite que le reste du monde », et que les premiers effets du changement climatique, comme la fonte de la banquise et des glaciers, sont déjà manifestes et « réduiront considérablement l'habitat marin des ours polaires, des phoques et de certains oiseaux marins, précipitant l'extinction de certaines espèces animales ».

Les défenseurs de l'industrie ont tiré à boulets rouges sur cette étude mais, faute de faits scientifiques pour étayer leurs arguments, ils ont utilisé des fragments et des communiqués de presse. « L'alerte sur l'extinction de l'ours polaire a du plomb dans l'aile », proclamait en manchette le chroniqueur de FoxNews.com Steven Milloy, chercheur adjoint au Cato Institute (75 000 dollars d'ExxonMobil), et responsable de l'Advancement of Sound Science Center, et du Free Enterprise Institute (deux groupes ayant perçus 90 000 dollars de donation de ExxonMobil). Le surlendemain, le très conservateur Washington Times reprenait dans ses colonnes le même article. Aucun de ces titres de presse ne prenait toutefois la peine de préciser que Milloy, qui bat régulièrement en brèche les inquiétudes sur le climat, dirige deux organisations qui émargent chez ExxonMobil.

Un fantasme non vérifié?

Les scientifiques n'ont toujours pas établi la responsabilité humaine dans les changements climatiques. Pourtant, tout le monde y croit. Manip ?

Et si le réchauffement climatique mondial, par la faute de l'effet de serre dû à l'activité industrielle depuis un siècle, n'était qu'une hypothèse non vérifiée, pis, un fantasme plongeant ses racines aux sources de la plus pure tradition malthusienne et eugéniste ? Et si, après tout, George W. Bush, en refusant de ratifier le protocole de Kyoto sur la réduction d'émission du CO2, faisait preuve d'un solide bon sens et d'un pragmatisme économique très anglo-saxon ?

Dix ans après le Sommet de la Terre de Rio, qui avait accusé les rejets de gaz carbonique par l'industrie de chambouler le climat, cinq ans après la conférence de Kyoto, où, pour « sauver la Terre », un protocole de réduction des émissions de gaz à effet de serre avait été élaboré, et alors qu'à Johannesburg c'est le développement durable qui tient la vedette, la cause semblait entendue : l'homme, par sa croissance démographique débridée et sa fringale énergétique, met son « berceau cosmique » en danger.

Mais de plus en plus de chercheurs constatent que, en matière de responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique actuel, rien n'est prouvé. En fait, depuis les années 80, durant lesquelles s'élabore l'hypothèse de l'effet de serre anthropique, nombre d'entre eux n'ont cessé de mettre en garde contre des conclusions hâtives en la matière. En 1998, Claude Allègre, alors ministre de la Recherche, qui aime certes provoquer, déclarait au Point : « Il y a une courbe idiote qui voudrait prouver que la température moyenne de la Terre se serait élevée, par la faute de l'homme, de 0,1 degré en cent cinquante ans. C'est complètement absurde ! » (no 1438). Effectivement, la relation de cause à effet entre CO2 industriel - effet de serre - et changement climatique n'est toujours pas scientifiquement démontrée.

De son côté, comme l'a relevé Jean-François Revel dans son dernier livre, l'Académie des sciences américaine, faisant le point, à la demande de la Maison-Blanche, sur les certitudes et les incertitudes du changement climatique, a constaté que la science était incapable aujourd'hui de conclure si l'homme était, ou n'était pas, responsable d'une part de l'évolution du climat mondial.

Difficile de se faire entendre lorsque les faits vont à contre-courant de la pensée écologique unique ! A preuve, la chaîne CNN a conclu que les rapporteurs de l'Académie des sciences étaient unanimes « sur le fait que le réchauffement global est réel », qu'il empire et qu'il est dû à l'homme ! Un message qui a peut-être satisfait le richissime Ted Turner. Fondateur de CNN, il est un fervent défenseur de Lester Brown et de son Worldwatch Institute, qui, chaque année, publie un volumineux rapport « millénariste » aux relents malthusiens et eugénistes sur l'état de la planète. Toujours est-il que ce mensonge répété cent fois devient une vérité...

Un fonds de commerce?

La manipulation des conclusions du rapport par la chaîne globale était tellement grossière que l'un des rédacteurs du rapport, Richard Lindzen, professeur de météorologie au prestigieux MIT, sortant de sa réserve, fit la mise au point suivante : « Le rapport établit clairement qu'il n'existe pas de consensus, unanime ou autre, sur les tendances à long terme du climat et sur les causes de ces tendances. Pour lui nous ne sommes pas en mesure d'attribuer les changements climatiques au seul gaz carbonique ou de prévoir ce que sera le climat dans l'avenir. A titre personnel, mais en cohérence avec le travail du groupe d'experts, il estime que l'application du protocole de Kyoto n'aboutirait pas à une réduction substantielle d'un réchauffement . » Courageuse mise au point au pays de l'Institut Rockefeller, bastion historique des héritiers américains de Malthus et du darwinisme social, qui longtemps plaida en faveur de l'eugénisme.

Pour reprendre la raison par le bon bout, comme dirait Rouletabille, il faut lire « L'ingérence écologique. Environnement et développement rural du Nord au Sud ». Publié en l'an 2000 par les très sérieuses éditions du CNRS, il ne s'agit pas d'un pamphlet comme « L'imposture verte », du journaliste Pierre Kohler (Albin Michel), mais de l'oeuvre du géographe Georges Rossi. Enseignant-chercheur à l'université Bordeaux-III dans l'unité mixte Regards (CNRS-IRD), il y analyse, en particulier, les mécanismes qui ont fait d'une hypothèse, mobilisatrice et formidablement féconde pour les sciences de la physique de l'atmosphère et du climat, un dogme de l'écologie politique dont le scénario catastrophe est devenu fonds de commerce.

En fait, s'échinent à nous rappeler les climatologues, ce qui caractérise le climat de la planète, c'est sa perpétuelle oscillation entre deux extrêmes : glaciation et surchauffe. Des cycles vraisemblablement initiés par des causes astronomiques qui font varier l'ensoleillement, donc le flux d'énergie solaires, « carburant » de la grande machine à vapeur qu'est l'atmosphère.

L'Histoire nous apprend donc qu'il n'y a pas besoin de l'homme pour faire varier dans de larges proportions le climat, mais aussi qu'un changement climatique n'est pas forcément une mauvaise chose pour tout le monde. Dans ces conditions, on comprend mal l'alarmisme, bien peu rigoureux, du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). En fait, cette émanation de l'Onu comporte deux niveaux. D'une part, un groupe d'experts, qui pond régulièrement un rapport sur l'évolution du climat, en tentant d'y discerner l'action de l'homme ; d'autre part, un collège des représentants de tous les pays qui votent, à raison d'une voix par pays, un rapport exécutif. « C'est ce rapport exécutif, document politique et non scientifique, qui, chaque fois, fait grand bruit dans les médias », constate Georges Rossi.

Un Danois énerve les écologistes

Björn Lomborg est un statisticien danois de 37 ans qui défraie la chronique à coups de provocations insoutenables pour les organisations écologistes. Dans son essai « L'écologiste sceptique », sorti en août 2001, cet ancien membre de Greenpeace, toujours à gauche, vilipendait le catastrophisme des écologistes pour affirmer que le monde va mieux. Dans la foulée, il dénonce les accords de Kyoto, qu'il considère comme un pur gaspillage. Si ces mesures sont appliquées, tance-t-il, elles ne feront que retarder de quelques années l'inéluctable réchauffement de la planète pour des sommes d'argent colossales qui pourraient être bien mieux employées ailleurs. Par exemple, pour permettre l'accès de tous les êtres humains à l'eau potable et à des installations sanitaires, ce qui sauverait deux millions de vies chaque année. Depuis février, Lomborg dirige l'Institut danois d'évaluation écologique, un établissement public, ce qui, à l'heure du sommet de Johannesburg, dont il conteste la base philosophique, a obligé le gouvernement danois, signataire des accords de Kyoto, à préciser fermement que Lomborg n'exprimait en aucun cas les vues officielles danoises.

Ainsi, le débat sur le réchauffement climatique est loin d'être clos, d'autant qu'en dehors de la controverse sur les données des ballons météo et des satellites, de nombreuses questions climatiques restent en suspens, la question de savoir si les hommes provoquent un réchauffement significatif, si le réchauffement est indésirable, et si quelque chose peut être fait pour empêcher un réchauffement indésirable.

Un débat loin d'être clos...

Du fait de ses coûts prohibitifs, la crainte du réchauffement global a été repoussée à plusieurs reprises par le président Bush et par le sénat américain. Les nations européennes commencent déjà à découvrir que leurs économies ne peuvent s'accommoder du Protocole de Kyoto dont la mise en oeuvre a commencé en février.
Malgré les reportages alarmistes dans les médias,
la thèse du réchauffement global est en train de s'affaiblir. Il n'est donc pas étonnant que des alarmistes soient pressés de refermer le livre de la science.

Sources Eclaircies

Posté par Adriana Evangelizt

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